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L’arbre sur la montagne 2 ère partie

Deux années plus tard, au retour du printemps, j’ai demandé à mon grand-père de m’accompagner au sommet de la montagne pour voir si mon chêne avait poussé. Au terme d’une ascension fatigante, nous cherchâmes longtemps au milieu des herbes folles avant de le trouver. C’était une jeune pousse, frêle et souple, ornée d’une petite feuille très verte. Un rien aurait pu l’anéantir, mais il était là, bien vivant. Quelle joie ai-je éprouvé en le voyant !

Cette randonnée printanière avec mon grand-père devint une coutume. Tous les ans, nous rendions visite à mon chêne et, à chaque fois, la crainte accélérait nos dernières enjambées : « A-t-il survécu ? Un animal l’a-t-il dévoré ? La végétation alentour l’a-t-elle étouffé ? Quelqu’un l’a-t-il piétiné ou arraché ? ». Heureusement, nous avons, d’année en année, retrouvé un arbrisseau toujours plus gaillard. Il en fut ainsi jusqu’à ce que je sois trop grand pour m’y intéresser encore ; et mon grand-père trop vieux pour une telle marche.

Devenu père à mon tour, je me souvins de cette vieille histoire. Je retournai donc tout là-haut avec mon fils en la lui racontant. Mon arbre nous attendait au sommet et, à quelques pas de lui, mon fils sema le gland que j’avais apporté à dessein.

Les années ont passé, mon fils est maintenant un homme et le grand-père, c’est moi. Lorsque, depuis le village, je lève les yeux vers les cimes, je vois mon arbre. Il est grand, robuste et entouré de petites silhouettes semblables. Avec ce patriarche à son sommet, c’est toute la montagne qui a changé.
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