Viol et Aveuglement
J'ai longuement hésité à mettre cette nouvelle dans la catégorie sexe, mais finalement je me suis dit qu'elle avait plus sa place ici. Même si cela aurait été marrant de la mettre là bas.. Bref ! C'est un titre évocateur, n'est-ce pas ? Bah je l'ai mit juste pour attirer les gens u.u Je blague, l'histoire effectivement, l'histoire parle de ça ! C'est une sorte de réécriture du cruel conte qu'est Peau d'Âne.Ps : Je précise que le dessin n'est pas de moi, je l'ai trouvé sur Google u.u
Certaines feuilles jaunissent sur les branches dénudées des arbres et d'autres jonchent les pavés de la rue Saint Michelle pour former une constellation de couleur chaudes. Sans oublier celles qui virevoltent au rythme du vent, formant un ballet aérien d'entités claires, découpant parfois les rayons du soleil. Une feuille s'échoue aux pieds d'Aurore Dupuis. Elle baisse la tête, s'accroupit et caresse les nervures de la défunte feuille. De son regard éteint, elle scrute ses courbes et se questionne sur cette coloration dorée que prennent les feuilles à leurs morts. Est-ce que moi aussi je m'illuminerai lors de mon trépas ? Elle se redresse. Ses pensées naviguent dans les limbes de son esprit, entraînées par un musique transcendante. Elle reprend sa route et écrase la feuille sans même s'en apercevoir. Malgré la brise matinale, le soleil dont les rayons commencent lentement à effleurer le visage d'Aurore et l'atmosphère naturellement chaude du Sud permet encore aux jeunes filles de dévoiler leurs jambes et leurs cous. Mais notre adolescente préfère porter la même écharpe, chaque jour.
Elle franchit le portail de son lycée et une de ces amies l'interpelle :
«- Auroooore ! On a une interro' en histoire ! Fait-elle, dépitée.
- Eh bien oui, elle nous l'avait dit et elle l'a mit dans le cahier de texte en ligne, répond Aurore, un peu amusée. »
Elles se dirigent donc vers la salle d'histoire. Elles entrent. Les amis d'Aurore la salue et lui demande comment s'est passé son week-end. Elle sourie et répond comme toujours "M'ouais. Et toi ?".
Le professeur fini par entrer, les élèves rejoignent leurs places respectives. Aurore est assise aux derniers rangs, elles sort sa trousse et une feuille double.
Lors de ce contrôle, le bras gauche d'Aurore lui démange. Elle le moue mais l'envie de se le frotter ne diminue pas. Elle décide donc de le masser légèrement par dessus son pull. Personne n'a remarqué ce geste imperceptible. Personne ne se posera de questions.
Les heures s'enchaînent, les masques de sourire aussi. Même si ces derniers ne sont pas véridiques, Aurore est contente d'être parmi ses camarades. Ici, elle se sent protéger, rien ne peut l'atteindre, c'est pour cette raison qu'elle s'efforce d'être dans la moyenne dans tout ce qu'elle fait. Ici, personne ne pourra lui reprocher quoi que ce soit, elle sera toujours accepter.
Elle reprend la même allée de pavé. Casque sur les oreilles, sac scolaire sur le dos, son écharpe toujours fermement enroulée autour de son cou et qu'elle n'a pas quitté une seule fois de la journée.
Elle aperçoit l'appartement dans lequel elle vit, normalement vide. Elle déverrouille sa porte. Elle se concentre et réussie à toucher la poignée malgré tout le dégoût qu'elle lui inspire. Comment pourra t-elle toucher les mêmes objets que son père ?
Elle referme la porte du pied et s'enferme dans sa chambre. Elle n'entend aucuns bruits et n'ose fouiller l'appartement. Elle préfère prendre des sous vêtements propres et son pyjama puis s'élancer dans la salle de bain à toutes jambes. Aurore ferme cette porte aussi. Elle n'a pas de verrou, comme celle de sa chambre. Malgré sa solitude, elle ne se sent pas en sécurité. Elle n'a pas d'intimité.
Aurore enlève ses chaussures, puis ses chaussettes. Elle considère ses pieds. Tout à fait normaux. Elle retire son écharpe, dévoilant de multiples marques rouges. L'amour peut parfois être passionné. Elle se regarde dans la glace quelques secondes mais ne supporte pas son propre reflet. Elle détourne le regard et se débarrasse de son jean. Ses cuisses sont maigres mais surtout griffées. L'amour peut parfois être un peu violent. Sa peau la dégoûte, elle aimerait l'arracher, mais son instinct de conservation est trop fort. Elle retint un frisson. Elle s'empresse de finir de se déshabiller. Elle passe devant la glace, nue, mais ne daigne s'accorder un regard.
L'eau glisse sur sa peau blanche et délicate. Les goûtes perlent comme des larmes sur son visage. Elle entend la poignée de la salle de bain s'abaisser, elle frisonne de dégoût. Son père entre, sa braguette est défaite, elle n'ose le regarder. Elle serre les poings. Il enserre son bras de sa pogne vigoureuse et la pousse contre le mur de la douche. Le corps d'Aurore glisse, son esprit c'est déjà réfugié en elle.
L'amour d'un père peut parfois être violent. L'aveuglement d'un ami aussi.