Poésie 19


C'est lui dont la terre appelle encore la flamme
Elle est si douce cette pensée
Leur visage est funèbre et leur yeux sereins
Et qui, triste d'errer, cherche toujours une âme
D'une belle vision commencée
Comme les horizons vastes des cieux marins

Si la félicité de ce vain monde est brève
Aimez l'amour aveugle allumant les flambeaux
Moi, voué jeune encore à de plus nobles veilles
L'angoisse et le bonheur sont le rêve d'un rêve
Aimez l'amour promis aux cendres des tombeaux
Moi, qui de la nature observait les merveilles

Un jour où le silence en neige immense tombe
D'un chant très profond de tristesse
Devant le seuil du défunt résidant
Presque géométriquement en croix comme une tombe
Il va pleurant comme une âme en détresse
Le monde s'en allait en s'épandant

Larmes, tombez comme une aride pluie qui rejaillit sur le rocher
Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge
Ô toi qui m'apparut dans ce désert du monde
Que nul rayon du ciel n'essuie, que nul souffle ne vient sécher
Sans qu'un désir nous trompe, ou qu'un remords nous ronge
Ô toi qui brilla dans cette nuit profonde
Suivre (1) 0