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L'alphabet

Pourquoi on a un alphabet aussi complexe ?

Je m'explique :

Le H par exemple, ça sert à quoi ? Ca n'a pas de son, pas de prononciation. Quel est l'intérêt de cette lettre ?

Encore pire ! Les lettres C, K et Q, elles font le même son on est d'accord ? Alors à quoi bon créer 3 lettres différentes qui font le même son ?

Y a aussi ces lettres qu'on utilise presque jamais : X, W, Z...

Aidez-moi s'il vous plait je comprend pas...

Gros bisous !
- Modifié par CatFiak ( )
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Ancien membre
Le h na pas de son mais il s'accouple avec d'autres lettre comme le c pour ne faire qu'une lettre et l'alphabet n'est pas exclusif a la france dans d'autres pays le h est important dont les pays Maghrébins
Pas que les pays maghrébins hein, y'a presque que le français qui ne l'utilise pas, bien qu'il aïe aussi la fonction de couper des liaisons. Parce que les z'haricots.
Mais retracer la complexité de la langue reviendrait à remonter plusieurs milliers d'années d'histoire linguistique...
Ancien membre
Pour ce qui est du ‘h’, il permet, entre autres, d’indiquer la non-association d’une consonne et d’une voyelle, ainsi que d’indiquer l’interdiction d’une élision quand celui-ci est aspiré.

Pour ce qui est de la complexité de notre alphabet, c’est parce que notre langue est en constante évolution.

Un phonème est une entité abstraite permettant la distinction entre les phones (les sons articulés). On dit qu’un phone est une réalisation d’un phonème. Plusieurs phones peuvent ainsi représenter le même phonème, chacun ayant sa manière d’articuler, sa hauteur tonale, et cetera.

Un graphème est une entité abstraite permettant la distinction entre les signes graphiques, ceux-ci représentant des phonèmes dans le cas du français (ce qui n’est pas le cas dans d’autres langues, comme celles ayant par exemple une écriture purement idéographiques) car des signes graphiques de formes différentes peuvent être identifiés par le même graphème, cela par exemple avec les variations calligraphiques propres à chacun ou les variations typographiques, ainsi que la casse (majuscule, minuscule), et cetera.

Une lettre est un graphème ou une partie de graphème dans le cas d’un polygramme (un polygramme étant donc un graphème composé de plusieurs lettres, par exemple la combinaison ‘ch’ pour représenter le phonème /ʃ/ comme dans le mot ‘chat’).

Les lettres de l’alphabet français sont des variantes des lettres de l'alphabet latin qui sont elles-mêmes des variantes des lettres de l'alphabet grec qui sont elles-mêmes des variantes des lettres de l’alphabet phénicien.

Dans les langues sémitiques, il y a deux graphèmes pour deux sortes de phonème consonantique dit occlusif dorsal, le phonème dit vélaire (représenté /k/ avec l’API, c’est-à-dire l’alphabet phonétique international, comme dans le mot ‘cartable’) présent également en français, et un phonème dit uvulaire (représenté /q/ avec l’API, comme dans le mot arabe ‘qatari’ (prononcé en arabe hein, puisqu’il est prononcé avec le phonème /k/ en français, ahah), qui en est très proche, mais qui est articulé plus au fond de la bouche.

Les deux graphèmes furent repris par le grec archaïque, et conservées dans la variante de l'alphabet grec empruntée par les Romains. Ce furent les lettres K et Q, dont la deuxième n’était utilisée qu’uniquement devant la lettre V, associée dans cette configuration à un phonème consonantique dit spirant labio-vélaire voisé (représenté /w/ avec l’API, comme dans le mot ‘ouate’) et qui est l’ancêtre de la lettre 'u' en français. Le grec classique a abandonné l'usage de la lettre Q, mais les Romains ont pris l'habitude d'écrire la lettre K en séparant la barre verticale du reste, ce qui a entraîné une confusion avec la lettre gamma, écrite à l'origine <. Comme il fallait tout de même distinguer les phonèmes /k/ et /g/ (comme dans le mot ‘gars’), on a fini par adopter la lettre < (qui deviendra la lettre C) pour le phonème /k/ et en créer une variante, G, pour le phonème /g/.

La lettre K n'était point utilisée en latin classique (sauf en tant qu'abréviation pour les calendes, c’est-à-dire le premier jour du mois des Romains, ainsi que pour certains prénoms). Plus tard, devant les phonèmes vocaliques antérieures (/e/ comme dans le mot ‘clef’, /i/ comme dans le mot ‘île’ et /y/ comme dans le mot ‘flûte’) la lettre C représentant jusque-là le phonème /k/, s'est palatalisée (la palatisation est une modification phonétique dans laquelle un phone est produit par une partie plus à l'avant du palais dur), finissant par être prononcée /ts/ (comme dans ’tsunami’), puis /s/ en français ou /tʃ/ en italien, comme dans le mot français ‘tchat’). Pour cette raison, les langues germaniques remirent en usage la lettre K pour représenter le phonème /k/, et elle fut reprise en français par le biais d'emprunts à ces langues.

On remarque aussi que depuis quelques années le phonème /e/ (comme dans le mot ‘blé’) et /ɛ/ (comme dans le mot ‘cèpe’) tendent à s’uniformiser dans certaines régions, tout comme le /o/ (comme dans le mot ‘eau’) et le /ɔ/ (comme dans le mot ‘sort’), même si dans d’autres régions la prononciation reste tout de même bien marquée.
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